Quelle place donner à l’imaginaire dans la mémoire et la transmission de l’expérience d’exil ? Dans quelles conditions l’imaginaire peut-il être une source de connaissance, un moyen de communiquer ce qui n’est pas dit, de figurer ce qui n’a pas été vu et vécu ?
Je me suis alors plongée dans la mémoire de ma famille, j’ai recueilli les histoires, j’ai scanné les archives et documents. J’ai cherché progressivement à confronter mon ressenti à celui d’autres exilés et à leurs descendants, pour comprendre ce qu’Alexis Nouss nomme «exiliance»: «Le noyau existentiel commun à toutes les expériences de sujets migrants, quelles que soient les époques, les cultures et les circonstances qui les accueillent ou les suscitent.»
TRAUMLAND
Je pars d'une enquête menée à Villeurbanne "Valise ouvertes" pour dresser, à l’instar des protagonistes du film "Sur les fleuves des Gratte-Ciel" ma carte subjective de la transmission.
En utilisant le procédé de photomontage, je brouille les codes entre le documentaire et la fiction, les photographies de famille et les paysages idéalisés de la carte postale. Je cherche ainsi à confronter le «Traum», rêve en allemand et le «Trauma» dans un processus, qui renvoie à la méthode de l’association libre dans le traitement analytique et aux propositions visuelles du courant surréaliste.
Les membres de ma famille apparaissent comme des personnages flottants entre territoires symboliques et imaginés. Ils prennent une place particulière dédiée à chacun dans une histoire complexe, entrecroisement de cultures, d’exil et de terroir. Une autre temporalité se fait sentir avec l’émergence de gestes immémoriaux transmis à travers ces histoires entremêlées de beauté et de traumatisme.
Le Rize, Villeurbanne, 2016
2 tirages format 70×100, 4 tirages 30×40 contrecollés sur dibond.
Le film a été projeté sur grand écran à l’occasion de la table ronde puis montré sur un téléviseur avec casque.
2 tirages format 70×100, 4 tirages 30×40 contrecollés sur dibond.
Le film a été projeté sur grand écran à l’occasion de la table ronde puis montré sur un téléviseur avec casque.
Origines Texte réalisé à partir d’échanges épistolaires avec les membres de ma famille, qui questionne le rapport que chacun entretient avec ses origines. Ce texte a été présenté sur un rouleau en papier d’1m20 de large sur 3 mètres de long à la médiathèque de Chamonix et sur un mur complet à la galerie La Mare.
La médiathèque de Chamonix
La galerie La Mare à Lyon
La galerie La Mare à Lyon
Généalogie Composition sonore à partir des échanges épistolaires lus pour une tentative de reconstitution d’une généalogie. Ces fragments d’histoire mettent en lumière le roman familial que chacun s’invente au fil des récits.